Pour commencer et y voir plus clair, il semble utile de faire un point sur les définitions suivantes :
La sédentarité est définie par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) comme un état d’éveil caractérisé par une dépense énergétique faible, proche de la dépense énergétique de repos en position assise ou allongée. Elle correspond donc au temps passé en position assise ou allongée, du lever au coucher (hors temps de sommeil), peu importe l’endroit où l’on se trouve. Il s’agit :
- Du temps passé devant un écran (téléphone, ordinateur, télévision, jeux vidéos)
- Du temps passé en position assise à son bureau (au travail, à l’école)
- Du temps passé dans les transports motorisés (voiture, transports en commun)
Les études indiquent que les adultes (18-64 ans) passent ainsi quotidiennement, hors temps de travail, 3h20 à 4h40 assis devant un écran. Si on exerce un métier de bureau (7h/jour), on peut estimer qu’un adulte passe en moyenne 10h à 12h assis dans une journée, soit 10h à 12h de sédentarité. Le seuil de sédentarité défini par l’OMS est de 8h par jour (temps cumulé en position assise ou allongée). Toujours selon l’OMS, la sédentarité est le quatrième facteur de risque de mortalité au niveau mondial après l’hypertension, le tabagisme, le diabète et l’obésité.
L'activité physique représente tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques entrainant une dépense énergétique supérieure à celle du repos. Elle est caractérisée par sa durée, son intensité, sa fréquence, sa pratique et son lieu d’exercice. Il s’agit :
- Du temps passé pour se déplacer (à pied, vélo, trottinette...)
- Du temps passé actif (métier manuel, pauses actives, monter/descendre les escaliers...)
- Du temps passé à ses activités quotidiennes (jardiner, bricoler, faire le ménage, sortir le chien...)
- Du temps passé à faire du sport (individuel ou collectif, pratique encadrée, temps dédié, différents niveaux d’intensité, adhésion à des règles et des objectifs)
En effet, comme le précise l’Anses dans son rapport sur l’activité physique, cette dernière est souvent considérée comme recouvrant uniquement la pratique sportive alors que non. Elle regroupe toutes les activités quotidiennes, de travail ou de loisir (dont le sport).
On peut donc être physiquement actif et sédentaire comme on peut être physiquement inactif et non sédentaire.
Exemple : Lucie est infirmière, elle est souvent en position debout et effectue beaucoup de déplacements pendant ses heures de travail mais ne pratique pas suffisamment d’activité physique modérée à intense pendant la semaine. Selon les recommandations, Lucie est non sédentaire mais inactive physiquement.
Les deux notions, activité physique et sédentarité, sont donc des enjeux de santé publique concomitants :
- Favoriser la pratique de l’activité physique sous toutes ses formes, de façon quotidienne : se déplacer, monter ou descendre l'escalier, faire son ménage, du jardinage, du bricolage, sortir le chien, faire du sport...
- Encourager la réduction des comportements sédentaires : réduire la durée totale passée assis en interrompant par des pauses actives
À cela, l’Anses ajoute que la promotion de l’activité physique passe par une offre d’environnements favorables à sa bonne pratique : promotion des pistes cyclables, promotion des modes de transport collectifs, organisation du temps de travail et du temps scolaire. Il est également question d’informer et de former davantage les professionnels de santé à la recommandation de l’activité physique via des conseils adaptés (risques, adaptation, progressivité des objectifs).
Selon l’OMS, il n’y a pas eu d’amélioration des niveaux mondiaux d’activité physique depuis 2001. Le constat est donc plutôt inquiétant.